mardi 22 juin 2010

Rachid Taha

Rachid Taha
Rachid Taha né à Oran (Algérie) le 18 septembre 1958. Il débarque en France en 1968 avec sa famille qui s'installe d'abord en Alsace, puis dans les Vosges. Il y découvre l'hiver, les classes de transition et le racisme brut des enfants qui répètent ce qu'ils entendent chez eux. Son père qui souhaite le voir réussir, le place alors dans une institution religieuse (catholique).

En 1979, Rachid Taha quitte le foyer familial et devient VRP (vendeur représentant placier). Il sillonne alors la France pour vendre des ouvrages de littérature française. Puis il finit par retourner dans sa famille installée entre temps dans la banlieue de Lyon. Il vit alors de petits boulots jusqu'en 1981 où il entre à l'usine. Il y rencontre Mohammed et Moktar, deux autres jeunes respectivement guitariste et bassiste, et avec lesquels il va commencer à chanter.

Carte de séjour

C'est la période de poussée de fièvre de l'opinion publique concernant l'immigration, et où la première génération des enfants nés en France de parents algériens commence à réagir face à l'exclusion et aux violences racistes. Le groupe se trouve alors un nom directement lié à l'actualité, Carte de séjour.

En 1982, un producteur les aide à sortir un maxi-45 tours de quatre titres. Succès d'estime. En 1984, sort leur véritable premier album, "Rhoromanie", enregistré par Steve Hillage, ex-membre du groupe Gong.

Puis en 1986, paraît leur deuxième album, "Deux et demi", d'où est extrait la reprise d'une chanson de Charles Trenet, "Douce France". Réorchestré avec des sonorités arabes, ce titre provoque sourires ou grincements de dents, mais aussi un vrai tapage médiatique. La chanson, victime de son succès, cache tous les autres morceaux de l'album qui sont, eux, tous en arabe.

C'est en 1989 que Carte de séjour se sépare après une tournée en Allemagne. Rachid Taha se retrouve alors à Los Angeles où il réalise une maquette avec Don Was, du groupe Was not Was. Projet sans suite.

C'est à Oran qu'il va se ressourcer réellement. Il travaille sur d'autres maquettes qui donneront en 1991 son premier album solo, "Barbès", du nom d'un quartier très métissé de la capitale française. Malheureusement, sorti au moment de la guerre du Golfe, le disque fait l'objet d'une mise à l'écart de la part des radios.

Voilà, voilà

1993, Steve Hillage reprend du service pour produire le second album de l'artiste, "Rachid Taha". Les textes se font plus mordants et la musique relie l'Afrique à l'Europe. Le titre "Voilà Voilà", très dansant, est remarqué par les DJ anglais qui le propulsent dans les charts spécialisés.

Le troisième album solo de Rachid Taha, "Olé Olé" sort en 1995. Enregistré à Londres avec son complice Steve Hillage, le disque est un mélange de techno-ethno naviguant entre chaâbi algérien, mariachis mexicain ou (cithare arabe) et guitare électrique, mélange emprunt d'échos de mélos indiens et d'accordéon cajun.

Adepte d'une musique hors des sentiers battus, Rachid Taha n'a qu'une devise : "Je ne changerai pas de route à cause de mon nom et je ne changerai pas de nom à cause de ma route". Après quinze années d'expérience, le chanteur sort un double CD de ses meilleurs titres, "Carte blanche" en 97.

L'année suivante, il revient avec un album de reprises. "Diwan" regroupe en effet des compositions chaabi de Dahmane El Harrachi ou de Mohamed El Anka, une chanson de Farid El Atrache ainsi qu'un morceau du groupe marocain, Nass El Ghiwane. Produit par Steve Hillage, cet album propose une nouvelle approche du répertoire des vedettes orientales. Rachid Taha, fort de ses expériences diverses, nous propose ici un disque abouti et curieusement très actuel. En effet, "Ya Rayah" titre qui était déjà présent sur "Rachid Taha" en 94, a fait du chemin. Devenue un tube, cette chanson figure maintenant sur "Diwan".

1998 : "1,2,3 soleil"

Taha part en 98, pour une méga tournée. On le voit un peu partout en France, il écume aussi les festivals : le festival d'Eté de Québec, les Francofolies de La Rochelle, Vive la World aux Etats-Unis, la route du Rock à Saint-Malo, etc. On le retrouve sur une scène parisienne le 26 septembre à Bercy avec les deux raïmen Khaled et Faudel. Ensemble, ils proposent un véritable show intitulé "1,2,3 soleil" dont la direction musicale et la mise en scène sont confiées à Steve Hillage. On y voit un Taha véritablement déchaîné et très content de pouvoir haranguer un public de près de 15.000 personnes.

Nouvelle expérience au printemps 99 avec deux concerts au Caire et à Alexandrie. Taha qui a déjà chanté au Maghreb et au Liban, n'avait jamais mis les pieds en Egypte. Le concert de la capitale n'attire pas moins de 2500 personnes, aux deux tiers égyptiennes. L'ambiance et chaude et a raison d'un service d'ordre pour le moins présent. Le public est enchanté même sil ne comprend pas toutes les chansons interprétées dans un arabe différent du leur. Après Khaled et le raï, Rachid Taha ouvre donc une nouvelle brèche avec le chaâbi. Preuve en est le succès des cassettes de "1,2,3 Soleil".

2000 est l'année de sortie d'un nouvel album, "Made in Medina", célébré par la critique. Savant cuisinier des influences socio-musicales, des voyages, des senteurs d'ici et d'ailleurs, Rachid Taha réussit une nouvelle fois mélanges savoureux entre rock, électro et tradition. Steve Hillage fait encore partie du voyage musical, entre l'Afrique, l'Europe et les Etats-Unis version Nouvelle-Orléans. Plusieurs artistes d'horizons différents viennent apporter leurs propres couleurs : le groupe féminin marocain B'net Marrakech et les Louisianais, Galactic. Rachid Taha rode son nouvel album sur la scène de la Fiesta des Suds à Marseille fin octobre et se produit le 8 novembre à Paris à l'Elysée-Montmartre.

Tournée mondiale

L'année 2001 est celle de tous les voyages pour Rachid qui cette année-là, effectue une tournée non stop avec une large partie internationale. Tout le printemps est consacré à la France, puis comme souvent, il monte sur la scène de quelques festivals d'été tels Solidays le 7 juillet, les Francofolies de la Rochelle le 15 ou le Paléo Festival de Nyon en Suisse. Ne craignant pas les allers et retours, on le voit fin juin à Ottawa au Canada puis le 22 juillet à Los Angeles.

Mais c'est au cours de la seconde partie de l'année qu'il effectue une grande tournée exceptionnelle et triomphale en Asie (Singapour, Indonésie, Malaisie, Vietnam, Cambodge, Chine, Tokyo) avant de s'envoler pour l'Australie en octobre via une date en Nouvelle Calédonie. Le succès est là et partout, Taha parvient à enthousiasmer des publics de cultures diverses.

Toujours en voyage, Rachid Taha participe au Womad de Caceres en Espagne en mai 2002, puis au festival Couleur Café à Bruxelles. Enfin, avant l'té, il chante à Athènes le 16 juin. L'année 2003, est de la même façon une année de tournée parallèlement à la préparation d'un nouveau disque. En juillet, il est invité des Francofolies de Montréal.

2004 : "Tékitoi ?"

Le rocker, toujours un peu "destroy", sort un nouvel album en septembre 2004 intitulé de façon lapidaire, "Tékitoi ?". Enregistré entre Paris, Londres et Le Caire, il est produit par le compagnon de longue date, l'Anglais Steve Hillage. Toujours aussi percutant, Rachid Taha évoque dans ses chansons les maux du monde actuel, la corruption, la guerre, le racisme, etc. Mais les questionnements plus personnels viennent aussi ponctués ce disque. Des collaborations aussi prestigieuses que celles de Brian Eno ("Dima !") ou Christian Olivier des Têtes Raides ("Tekitoi ?") viennent donner une dimension cross-over à l'ensemble. A noter aussi un hommage à Joe Strummer des Clash avec le titre "Rock El Casbah" que Rachid Taha interprète avec pertinence. Rachid Taha enchaîne sur une série de concerts à travers la France, et notamment le 25 octobre au Bataclan à Paris.

Il prend ensuite la route sur différents continents : on le retrouve entre autres en mai 2005 en Russie pour deux concerts aux côtés de Brian Eno, le compositeur anglais. A Londres, en invité du Festival Meltdown dont la programmation est assurée par Patti Smith (17 juin). En tournée aux Etats-Unis, fin juin-début juillet. Il écume aussi les festivals : Musiques Métisses à Angoulême, le Festival d'Eté de Québec, les Vieilles Charrues à Carhaix, Art Rock à St Brieux, etc.

Toujours tiraillé entre tradition et modernité, Rachid revient en octobre 2006 avec "Diwan 2", deuxième opus de reprises de chansons de son Maghreb natal. Chantées en français, en arabe ou encore en francarabe, ces mélodies rappellent l'ambiance enfumée des cafés de Barbès ou d'Oran, voire du Caire. "Ecoute-moi Camarade" interprété autrefois par Mohamed Mazouni, les standards de la chanson oranaise que sont "Rani M'Hayer" et "Mataoul Dellil", "Gana El Hawa" rendue célèbre par le crooner égyptien Abdel Halim Hafez ou encore "Ghanni Li Shwaya" de Oum Kalthoum nous entraînent sur le chemin de la nostalgie. A noter aussi une reprise de la chanson "Agatha" du Camerounais Francis Bebey et deux compositions de Rachid Taha lui-même, "Joséphine" et "Aah mon amour". Façonné par le compère de toujours Steve Hillage, "Diwan 2" est largement soutenu par l'Ensemble de cordes du Caire. Rachid Taha reprend ses concerts dès le mois d'octobre et présente ainsi son nouvel album.

Il se produit à Paris au Bataclan le 22 mars 2007.

En 2008, il collabore au titre "Arabécédaire" sur l’album "No Sport" de Rodolphe Burger. Cette année, il se raconte également dans un livre écrit par Dominique Lacout, à qui il décrit son enfance, son adolescence et ses amitiés dans le rock comme dans la politique : "Rock la Casbah" paraît aux éditions Flammarion en février 2008.

2009 : "Bonjour"

Rachid Taha revient avec l’album "Bonjour" le 26 octobre 2009, un disque résolument pop mêlant chaâbi algérois, folk, country et même quelques guitares flamenca. Le chanteur l’a écrit en étroite collaboration avec Gaëtan Roussel, le leader de Louise Attaque, rencontré dans un bar et qui chante avec lui sur le premier extrait "Bonjour". De ce simple bonjour, au décryptage historique du lien fraternel entre juifs et arabes, en passant par un vibrant hommage à Youssef Chahine, Lili Boniche, ou encore Oum Kalthoum, Rachid Taha poursuit avec cet album sa quête de l’autre et son rêve humaniste. Enregistré entre Paris et New York, sa production est confiée à Gaëtan Roussel et Mark Plati (David Bowie, Alain Bashung, etc.).

Rachid Taha se produit à l'Olympia à Paris le 10 novembre 2009. Il emmène ses nouvelles chansons sur de nombreuses scènes européennes.

Rachid Taha est le fils d'un père originaire de Béjaïa en Kabylie et d'une mère originaire de Mascara. Il déménage pour l'Alsace à Sainte-Marie-aux-Mines, avec ses parents en 1968, puis a vécu quelques temps à Lépanges-sur-Vologne dans les Vosges[3] où élève turbulent il est mis chez les sœurs par sa famille[2]. À cette époque, il apprend réellement à écrire l'arabe et parler l'arabe littéraire, notamment en écoutant les chansons d'Oum Kalsoum[3].

Après des études de comptabilité et différents petits boulots, il s'installe à Lyon, où travaillant à l'usine Thermix, il rencontre Mohammed et Moktar Amini[2] et forment en 1981 le groupe Carte de séjour, prônant l'intégration et la tolérance envers les immigrés (ils participent notamment à la Marche des beurs de Paris à Marseille[2]), et sortent un premier album intitulé Rhoromanie en 1984. En 1982, il ouvre également une boîte de nuit nommée Au Refoulé dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon[2]. En 1986, Taha et Carte de séjour ont défrayé la chronique en reprenant Douce France, une chanson de Charles Trenet qui fut distribuée aux députés de l'Assemblée nationale. Le groupe se dissout en 1989 et Rachid Taha débute une carrière solo avec la sortie de son premier album Barbès en 1991.

En 1998, il sort Dîwan qui compile des compositions chaâbi de Dahmane El Harrachi, de Hadj El Anka, de Akli Yahyaten, ainsi que Nass El Ghiwane et Farid El Atrache. Rachid Taha revendique fréquemment l'héritage de Cheikha Rimitti, dont il a repris de nombreux rythmes et mélodies. En 1998 toujours, il sort un album live 1, 2, 3 Soleils en compagnie de Khaled et Faudel (notamment sur les tubes Ya Rayah et Abdel Kader). En 2004 sort l'album Tékitoi, à ce jour un des plus créatifs et complexes de Rachid Taha, qui a reçu une excellente presse en France [réf. nécessaire] et aux États-Unis[4]. Cet album reprend le tube Rock the Casbah des The Clash dans une adaptation Rock el Casbah qui fut unanimement acclamée[4] : Mick Jones ayant déclaré préférer la version de Taha[3], qu'ils ont chantée ensemble plusieurs fois sur scène, notamment lors d'une session de Taratata sur France 4[5].

Musicien algérien, Rachid Taha déclare n'avoir jamais voulu demander la nationalité française, en mémoire de son oncle tué par les militaires français pendant les événements de la guerre d'Algérie [6], mais il a semble-t-il tout de même commencé les démarches pour l'obtenir [2]. En 2008, Rachid Taha interprète le rôle principal de Là où je pense, court-métrage réalisé à l'occasion de la collection Écrire pour un chanteur, lancée par Canal +. Cette même année, il collabore avec Rodolphe Burger pour le titre Arabécédaire et publie son autobiographie, Rock la Casbah, chez Flammarion.

Discographie :

* 1983 : Carte de séjour
* 1984 : Rhoromanie
* 1986 : Deux et demi
* 1991 : Barbès
* 1993 : Rachid Taha
* 1995 : Olé Olé
* 1997 : Carte blanche
* 1998 : Dîwan
* 1999 : 1, 2, 3 Soleils - album live avec Khaled et Faudel (notamment avec les chansons Ya Rayah et Abdel Kader)
* 2000 : Made in Medina
* 2001 : Rachid Taha Live - live album
* 2004 : Tékitoi
* 2006 : Dîwan 2
* 2007 : The Definitive Collection
* 2009 : Bonjour avec Gaëtan Roussel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Recent Music Videos