mardi 22 juin 2010
Cheb Akil
Cheb Akil est un chanteur de rai algérienne Dans l'Oran musical du troisième millénaire, où l'on se soucie fort peu de la baisse de forme du raï canal Major, le canal Historique continue de fonctionner à plein volume et , chaque année, plusieurs dizaines de chebs, installés déjà ou prometteurs, se disputent le terrain du fameux "tube de l'été".
C'est à dire que la concurrence est très rude et la réussite pas toujours évidente sauf si l'on apporte un peu de son neuf.
C'est le cas de Akil (c'est son nom de famille, son prénom étant Abdelkader), né il y a 27 ans à Khemis-Miliana, une ville moyenne, à mi-chemin entre Alger et Oran, nichée dans la vallée de l'ouest Chlef, le plus long fleuve d'Algérie, double héritière d'un patrimoine chaâbi algérois et d'un raï à accent rural.
Tout petit, il écoutait ses aînés Khaled et Mami avant de s'enticher du raï love de Cheb Hasni et passe le plus clair de son temps à pousser la chanson et à susciter l'admiration de ses copains. Il a à peine 13 ans quand il est sollicité par un producteur pour enregistrer une première cassette.
C'est Abdelkader Cassidy, qui fut le pygmalion de tous les artistes raï des années 80 et 90 qui lui donnera sa chance en lui faisant graver tout un album de reprises, histoire de le plier à la coutume oranaise qui lance les nouveaux talents à à coups de titres déjà éprouvés.
C'est par sa voix chaude et nuancée que Akil fera la différence, d'autant qu'il s'avère être un joueur de synthé frisant l'excellence par ses lignes mélodiques tranchant avec celles, trop tracées et trop convenues et sans imagination d'autres musiciens officiant derrière cet instrument clé du raï. Tête bien faite et surtout tête bien pleine d'ouverture et d'inventivité (il signe lui-même tous les arrangements) ; le Cheb se distingue très vite, en 1989, par un morceau percutant, intitulé " Ne me quitte pas Omri " et intégré dans une compilation, que, comble d'honneur, Cheb Bilal reprendra plus tard, lui qui n'interprète exclusivement que ses propres chansons.
Du reste, Bilal classe Akil parmi ses chanteurs favoris. Mais c'est en 1995 qu'il rejoindra sur le podium des valeurs confirmées du raï resté au pays comme Cheb Abdou ou Chaba Kheira. En effet, le titre " Tahasdou oula T'ghirou " (envieux ou jaloux), vendu à plus d'un million d'exemplaire, lui ouvre, toutes grandes, les portes de la notoriété. Ce gros succès maghrébin, grâce à la parabole, lui fait gagner la gloire sans lui faire perdre l'esprit. Ni une inspiration encore et toujours aussi féconde. Il le démontrera avec de nouvelles compositions, dont " Malade Mentale ", lancé par les Dj's locaux et une émission télé. Akil, qui s'est produit partout en Algérie en jouant parfois les prolongations (il a chanté pendant quatre mois à Bejaia, capitale de la petite Kabylie) a enthousiasmé les spectateurs du Sfina, un endroit très côté de la corniche algéroise et a brisé le tabou qui consiste pour les producteurs oranais à n'enregistrer que les gens de leur région.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire